Rationalisation : Préméditant un dîner en tête à tête avec la femme d’un ami ou une militante PS, donc sans baisers ni calories, prendre 150 g de spaghettis de blé dur Castagno au piment, les cuire dans beaucoup d’eau salée, passer et réserver à température ambiante. Pendant la cuisson et le refroidissement des pâtes, émincer la moitié d’une courgette de taille moyenne en lamelles à peine plus épaisses que les spaghettis et un oignon rouge coupé en deux en rondelles plus fines que les spaghettis. A feu moyen, dans deux cuillérées à soupe d’huile d’olive extra-vierge, faire revenir les lamelles de courgette al dente, jusqu’à les rendre translucides, en retournant délicatement avec une cuiller en bois pour ne pas les écraser. Couper les spaghettis en trois sur une planchette et les placer dans un saladier, ajouter les demi-rondelles d’oignon et mélanger délicatement, de façon à séparer l’oignon. Ajouter une cuillérée à soupe de sauce soja Tamari, deux gousses d’ail broyées et poivrer pour obtenir un plat amphibie, transfuge gustatif parlant aussi bien la langue du muscat doux de Tokaj que celle du Beaujolais.
Réalité : découvrir à 4 heures du mat qu’Andreï Tarkovski est beaucoup plus chiant que Béla Tarr, mépriser l’appel de l’édredon du haut de l’éthique de ceux qui lisent tard dans la nuit et, en proie à une soudaine intuition de l’hiver à force de regarder des films russes, voyager du salon vers le Sud domestique d’une cuisine en flagrant délit d’après-dîner. Un fond de spaghettis en existence résiduelle sur la cuisinière échange des clins d’œil avec le panier à oignons pour suggérer l’imminence d’une salade de nouilles. Dont acte. Ensuite, victime de la mauvaise habitude des goulots doseurs, se retrouver avec une bavure de soja à camoufler et se souvenir des quelques rondelles de courgettes rescapées d’une moussaka de dinde et exilées au frigo. Céder ipso facto à l’idiosyncrasie complémentaire de l’ail. Goûter pour essayer de deviner comment étoffer le CV de ce grignotage de restes postulant soudain au titre de recette facile et s’incliner devant l’évidence décevante de la perfection.
Réalité : découvrir à 4 heures du mat qu’Andreï Tarkovski est beaucoup plus chiant que Béla Tarr, mépriser l’appel de l’édredon du haut de l’éthique de ceux qui lisent tard dans la nuit et, en proie à une soudaine intuition de l’hiver à force de regarder des films russes, voyager du salon vers le Sud domestique d’une cuisine en flagrant délit d’après-dîner. Un fond de spaghettis en existence résiduelle sur la cuisinière échange des clins d’œil avec le panier à oignons pour suggérer l’imminence d’une salade de nouilles. Dont acte. Ensuite, victime de la mauvaise habitude des goulots doseurs, se retrouver avec une bavure de soja à camoufler et se souvenir des quelques rondelles de courgettes rescapées d’une moussaka de dinde et exilées au frigo. Céder ipso facto à l’idiosyncrasie complémentaire de l’ail. Goûter pour essayer de deviner comment étoffer le CV de ce grignotage de restes postulant soudain au titre de recette facile et s’incliner devant l’évidence décevante de la perfection.
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