A la fois iconoclaste et puriste, cette recette se propose d'une part de rendre à la dinde, malmenée par les agissements culinaires de l'humanité transatlantique mutante, un contexte gustatif digne de sa chair fine et légère, d'autre part de dégager l'étymon musaqqa'a ("frais") de sa gangue balkanique de sauces blanches, patates et autres féculences pravoslaves.
Prendre une cuisse supérieure de dinde piquée à l'ail sauvage de l'économie informelle et drapée de feuilles de basilic frais, dans une terrine romaine "Deutscher Nation" (cf. illustration) humide et à peine graissée à l'huile d'olive, entourer complaisamment d'épaisses rondelles d'aubergine et de courgette jusqu'à bien remplir la terrine, saupoudrer dialectiquement de rondelles d'oignon rouge et de piment fort, sel, poivre, mettre au four de la cuisinière néocommuniste (cf. illustration) préchauffé en mode "chauffage central par défaut", une heure à couvert, une demi-heure à rissoler façon "bouclier anti-missiles" et un quart-d'heure en méditation transcendantale sur la crise énergétique et l'effet de serre, c'est à dire à four éteint et fermé.
Tenir en respect au moyen d'un rouge sec et puissant sans hybris fruitière déclarée, type cabernet sauvignon d'une demi-douzaine d'années.
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