mardi 20 décembre 2011

Regard sur l’Ouest : pourquoi et comment vous ne saurez jamais ce qui se passe à l’Est



Parmi les illusions du nouvel optimisme « indignado », on trouve la croyance, largement renforcée par le marketing de vedettes des média alternatifs (comme Alex Jones ou Max Keiser), selon laquelle – un peu comme la diffusion des réseaux sociaux devait naturellement propager la démocratie dans le monde arabe – la « guerre de l’information » (pour reprendre une expression chère à Alex Jones) serait gagnée d’avance, du simple fait d’un déplacement massif et inéluctable du centre de gravité de l’attention publique, fuyant la presse et la télévision classiques, prises en flagrant délit de manipulation, en faveur de la blogosphère, du podcast et de l’information audiovisuelle basée sur Internet (comme le Keiser Report, dont l’audience dépasse probablement celle de son « hébergement principal » Russia Today).
Certains principes généraux d’analyse sociale – récemment confirmés par des expériences personnelles on ne peut plus concrètes – m’amènent à douter de ce nouveau « grand soir » sur plateau d’argent. La transition technologique évoquée (de l’audiovisuel hertzien et de la presse classique vers Internet et les contenus électroniques) est certes inéluctable, pour des raisons économiques et technologiques ; certes, le black-out médiatique grossier qui a récemment entouré le mouvement Occupy aux USA, en rendant particulièrement patente la complicité des médias mainstream avec l’oligarchie politico-financière, a pu précipiter le mouvement, mais il ne l’a pas créé, et même cet effet d’accélération peut difficilement être comparé à celui dû à la crise économique et à l’épuisement des ressources : le recul des médias de la « galaxie Gutenberg » est aujourd’hui lié à une transition générationnelle, observable même dans des pays relativement pauvres et à peu près dénués d’opinion publique contestataire, comme la Roumanie, où la majorité des titres de la presse classique ont disparu sous mes yeux au cours des cinq dernières années.
Et le plus préoccupant : non seulement la dissidence n’a pas créé la blogosphère, mais je vois de moins en moins de raisons de penser que la blogosphère devrait naturellement renforcer la dissidence. Pour le croire, il faut gravement méconnaître la sociologie des élites occidentales (et satellitaires), et notamment le fait que la blogosphère représente depuis longtemps un vivier – lieu de formation et de recrutement – pour les médias oligarchiques. Dans l’atmosphère raréfiée d’un marché du travail intellectuel clairement dominé par la demande (chômage universitaire frappant la génération de l’inflexion démographique, concentration et automatisation des industries médiatiques, etc.), plus besoin d’accorder des subsides plus ou moins discrets ou des emplois journalistiques en CDI (ni même en CDD) pour susciter un habitus parfaitement grégaire de propagation de la pensée correcte : faire miroiter, laisser à terme une chance d’embauche, de subvention ou de publication suffit largement.


Le début d’une grande amitié

Je parle d’expérience : conscient depuis belle lurette (de façon déclarée depuis septembre 2010, cf. http://korkorezhau.blogspot.com/2010/09/absurdistan-note-0-le-farmville-des.html, début de l’article) de l’inutilité de toute démarche auprès de la presse francophone mainstream pour diffuser les résultats de mon expertise régionale sur l’Europe Carpatique, j’ai par la suite exploré la blogosphère, où mon attention a été attirée par la revue électronique Regard sur l’Est (http://www.regard-est.com/home/equipe.php), animée par des universitaires français, lesquels, depuis 1996, à en croire leurs déclarations d’autopromotion, « donn[ent] à voir [sur l’ancien bloc socialiste au sens large] une actualité décalée ou apport[e]nt un éclairage différent que [sic : le solécisme est d’origine] celui des médias grand public ».
Comment rêver meilleur support pour mes observations hautement « décalées » et « différentes » sur la situation politique actuelle en Hongrie, et notamment pour les résultats intéressants d’une comparaison dynamique et sans tabou entre les évolutions hongroises et roumaines, des deux côtés (également bien connus de moi) de la frontière de 1918 ?
Et en effet, mon mail de candidature (assorti d’un CV, et mentionnant mes collaborations passées avec divers titres de la presse classique et électronique de Roumanie) a assez vite reçu une réponse positive des « rédacteurs en chef » de Regard sur l’Est, Céline Bayou et Eric Le Bourhis, spécialistes des pays baltes. Ce détail aurait probablement suffit à mettre en alerte mes aînés en anti-impérialisme, rompus à la guerre de tranchée avec les ectoplasmes parlants du bien-penser atlantiste, étant donné que les pays baltes – pour des raisons tenant à leur histoire, certes tragique – sont actuellement, au sein de l’UE, à l’avant-garde de la fascisation néolibérale, constituant un petit paradis politique pour anciens Waffen-SS adoubés par l’OTAN au nom de la sainte russophobie (je renvoie entre autres aux déclarations récentes du président estonien Hendrik Ilves qualifiant le russe parlé par sa minorité russophone (la plus grande communauté apatride sur le sol de l’UE) de « langue d’occupation » (http://english.ruvr.ru/2011/12/14/62229603.html)).
Par ailleurs, le fait même que le « comité de rédaction » d’une revue intitulée Regard sur l’Est ne comprenne aucun spécialiste de la Russie en dit assez long sur l’optique du projet…


Correspondance avec un censeur

Céline Bayou et Eric Le Bourhis m’ont « redirigé » vers l’un des responsables de la rubrique « PECO », Sébastien Gobert.
Là encore, le type de découpage zonal adopté dans le cadre du « Comité de rédaction » aurait dû – pour le moins d’un point de vue technique – m’inciter au pessimisme : excellent exemplaire de la novlangue qui sert de cache-sexe à l’inculture géoculturelle crasse des milieux diplomatiques français, le pseudo-concept de « PECO » est en réalité purement négatif, servant d’abréviation à une définition purement incidente des « Etats situés à l’Est du Rideau de Fer de la Guerre Froide, mais n’ayant pas appartenus à l’URSS ». Il s’agit bel et bien d’un fourre-tout, né de l’impréparation des élites francophones au moment des bouleversements de 1989-90, unissant la Hongrie issue du « socialisme goulasch » réformiste de l’après-1956 à d’anciens états typiquement staliniens comme la Pologne, dans un fatras culturel totalisant deux familles de langues (ouralienne et indoeuropéenne), une demi-douzaines de langues littéraires/nationales et un grand nombre de langues minoritaires pas toujours apparentées à ces dernières (comme le romani, l’allemand et le yiddish). Entre Roumanie (incluse dans la zone balkanique) et la petite Hongrie PECOisée, ce découpage assigne arbitrairement la Transylvanie (au sens large, comprenant le Banat) à une zone dont la rapproche un siècle d’histoire (le dernier, depuis le traité de Trianon), mais dont l’éloigne le quasi-millénaire écoulé avant ce même traité. Enfin, cette même logique simpliste, consistant à hypostasier des frontières dont le tracé est pourtant fort récent, amène à exclure du champ de l’observation les parties de cette zone jadis intégrées à l’URSS (dont la Subcarpatie, historiquement hongroise, dont a hérité l’Ukraine), de même que la Moldavie, culturellement roumaine, pour les mêmes raisons, ne relève nominalement pas des « Balkans », mais de… bien malin qui le devinera en scrutant l’organigramme rédactionnel de Regard sur l’Est ! Peut-être de l’Ukraine (alors qu’en Moldavie, les Ukrainiens sont minoritaires même au sein de la minorité slavophone !) ?
Et, de fait, les données biographiques (disponibles en ligne) portant sur ledit Sébastien Gobert, qui se déclare, outre le français et l’anglais, locuteur de l’allemand et du polonais, font apparaître qu’il ne dispose d’aucune compétence particulière pour juger de la qualité de contributions portant sur la Hongrie actuelle, et encore moins en ce qui concerne la Transylvanie, la Roumanie et la Moldavie.
J’ai néanmoins assez vite soumis à Sébastien Gobert un article sur les politiques originales d’octroi de passeports actuellement appliquées par les gouvernements Orbán et Băsescu (intitulé « la foire aux passeports », entre temps publié ici-même : http://korkorezhau.blogspot.com/2011/12/carpates-2011-la-foire-aux-passeports.html). Ce dernier, sans exprimer la moindre réserve quant à sa compétence technique face à l’article soumis (alors même que notre correspondance ultérieure fait clairement apparaître que l’expression « Pays Sicule » le laissait perplexe…), l’a d’abord accueilli avec un indéniable enthousiasme, le déclarant « très intéressant, bien structuré et touch[ant] à des questions essentielles » – tout en prenant néanmoins la précaution de m’adresser, jointes au même mail, « quelques questions de forme, ainsi que quelques demandes de d'éclaircissement ».
Il s’agissait en réalité d’une version substantiellement modifiée de mon article, le premier d’une longue série de corrections et contre-corrections inspirées par les principes mouvants et parfois contradictoires du « rédacteur » Sébastien Gobert, du haut de ses vingt-six ans et de ses trois ans d’expérience dans le « journalisme indépendant » (comme correspondant coopté de titres de la presse paradiplomatique francophone des « PECO », comme Le Journal Francophone de Budapest et Les Echos de Pologne, qui doivent totaliser presque autant de lecteurs que mon blog.
Les modifications étaient pour la plupart apparentes et justifiées par des remarques marginales, qui souvent ne faisaient pas vraiment honneur à la culture générale du correcteur, mais restaient méthodologiquement acceptables ; en revanche, aucune justification n’accompagnait la suppression de l’incise suivante, concernant le Parti Socialiste Hongrois (MSZP) récemment vaincu par le FIDESZ de Viktor Orbán ; pour expliquer sa défaite, d’une ampleur sans précédent dans l’histoire démocratique hongroise, j’affirme en effet que ledit MSZP
« comme la plupart des partis nominalement socio-démocrates issus des anciennes nomenclatures des régimes à parti unique d’Europe Centrale, appliquait avec férocité les recettes néolibérales de gestion de la crise – avec leur résultat désormais bien connu : détresse sociale et aggravation du mal. »
En réponse à mes manifestations de perplexité devant ce début de censure implicite, Sébastien Gobert répond fort diplomatiquement (email du 4 décembre 2011) :
« La suppression des deux passages que vous mentionnez relève d'un effort de simplification de la lecture: j'ai juste considéré que ces incises divertissaient le lecteur du corps de votre propos. »
Je laisse aux lecteurs de mon blog, et donc de l’article en question, le soin de juger dans quelle mesure l’incise reproduite ci-dessus « divertissait le lecteur du corps de mon propos ».
Or, dans la dernière en date de ces « corrections », expédiée le 9 décembre dernier, cette incise est finalement tolérée sous forme de note de bas d’article, mais c’est toute mon introduction consacrée à la distorsion de l’image du FIDESZ en Occident (reproduite ci-dessous) qui disparaît :
« Viktor Orbán, premier ministre en Hongrie depuis mai 2010, est surtout connu à l’Ouest du fait de campagnes polémiques lancées contre son gouvernement par de grands groupes de presse occidentaux, notamment à cause de ses initiatives (pourtant imitées aujourd’hui au plus haut niveau de l’UE) en vue de mettre à contribution le monde de la finance pour contrer les effets de la crise économique. Souvent exagérés par amalgame avec les aberrations xénophobes de l’extrême-droite hongroise (représentée au Parlement, mais non dans le gouvernement Orbán), les tendances autoritaires du régime Orbán sont indéniables, mais surmédiatisées au détriment d’autres évolutions comparables de pays de la région – notamment en Roumanie, où Train Băsescu, président de la république depuis 2004, (réélu en 2009), surtout depuis la rupture de son parti PDL avec les libéraux du PNL, présidentialise à vue d’œil le système politique, contrôle directement ou indirectement au moins 80% des médias nationaux et menace régulièrement l’indépendance (toute relative) des médias « dissidents ». »
– « simplifiée » sous la forme d’un « chapeau » qui ne contient plus la moindre allusion au monde de la finance :
« Parés d’images assez divergentes dans la presse occidentale, l’homme fort de Bucarest, Traian Băsescu, et le nouveau premier ministre hongrois, Viktor Orbán ont néanmoins un point commun peu ou mal connu à l’Ouest: une politique de grandeur nationale à travers la délivrance facilitée de passeports à des individus non-résidents. »
(Noter au passage l’usage éminemment approprié et élégant du terme « individu » pour désigner potentiellement plusieurs millions de membres de minorités ethniques transfrontalières des deux peuples ! C’est aussi ça, Regard sur l’Est : une véritable plus-value rédactionnelle pour vos articles !)

Dès lors, la situation est devenue assez claire : d’abord séduit par mon article, qu’il a, du fait de sa profonde méconnaissance de la région et de ses talents herméneutiques très moyens, interprété comme une nième charge droit-de-l’hommiste contre le méchant « fasciste hongrois » (mais l’expression n’est-elle pas redondante ?) Viktor Orbán, entre le 3 et le 9 décembre, le « rédacteur » Sébastien Gobert, assez vite dépassé par la tâche consistant à répondre à mes récriminations, consulte sa hiérarchie, laquelle lui conseille vraisemblablement de « pousser à la rupture », en introduisant des coupes encore plus massives dans les parties dérangeantes de mon propos (voire en suggérant elle-même ces coupes).
Cette dernière version contenait en effet même des « corrections » non-apparentes (que seule la comparaison des versions successives permettait de repérer), certaines affectant le sens de l’article. En réponse à mes vertes protestations, à l’occasion desquelles je joue cartes sur table :
« L'un des buts actuels de mon activité de publiciste dans la région étant de contrecarrer l'intoxication médiatique entourant à l'Ouest les actions du gouvernement hongrois, je ne peux pas transiger sur les paragraphes introductifs, d'ailleurs essentiels à la mise en perspective du propos (l'une des raisons du relatif silence qui entoure à l'Ouest la "foire aux passeports" que je décris, c'est qu'on se garde bien de comparer la Hongrie à la Roumanie, étant donné que la plupart des déficits démocratiques que la presse Murdoch reproche au Fidesz affectent aussi la Roumanie de Basescu, "élève modèle" du FMI dont personne ne parle...). »
le censeur Sébastien Gobert rend, le 11 décembre, son verdict :
« Merci de votre retour et de vos commentaires. Après consultation avec mes collègues, nous sommes néanmoins arrivés à la décision de ne pas utiliser votre article pour notre prochain dossier. Nous n'avons assez clairement pas réussi à trouver une langue de travail commune (sources, notes, longueur) et votre version revue et corrigée excède encore de loin nos exigences de taille. Comme je vous l'avais déjà indiqué, votre texte est très intéressant, mais un autre support que notre revue serait sûrement mieux approprié pour sa diffusion. »
Je ne peux proposer de meilleur commentaire de cette sentence que la réponse adressée le jour même à son auteur :
« votre revue est naturellement libre d'accepter et de refuser à son gré les textes qu'on lui soumet. Cependant:
1) vos justifications manquent de crédibilité: le sur-dimensionnement du texte (qui restait remédiable) est largement dû à vos demandes d'éclaircissement (pour certaines superflues et relevant de la culture générale: "où se trouve le Pays Sicule?"), de même que l'abondance des notes, auxquelles j'ai eu recours sur vos propres conseils; quant à la question des sources, elle revient en l'occurrence plus ou moins à reprocher aux dialectologues de ne pas avoir consulté les dictionnaires des parlers vernaculaires qu'ils sont les premiers à décrire.
J'en suis donc réduit aux conjonctures concernant les raisons effectives de votre décision de non-publication; or
2) à comparer les versions annotées que vous m'avez successivement renvoyées, on est nécessairement frappé par votre insistance (dénuée de toute justification argumentée) à faire disparaître le passage introductif ayant trait au déchiffrage de la campagne médiatique orchestrée par le monde de la finance occidentale contre le gouvernement hongrois actuel. J'aurais probablement respecté un refus explicite et argumenté (ne manquant pas par ailleurs de tribunes d'expression francophones, notamment à la Pensée Libre, dont je suis co-rédacteur), même appuyé sur des considérations pragmatiques (ne pas s'aliéner un sponsor, etc.), étant donné que nul n'est tenu à l'héroïsme. Mais en refusant le débat, vous vous rendez complices du black-out. Je ne conteste pas votre décision, mais, n'étant pour ma part pas adepte de l'auto-censure, je ne vous garantis aucune confidentialité concernant ladite décision, ni bien sûr l'interprétation que (faute de mieux) j'en propose. »

Codestinataires du mail cité ci-dessus, auquel Sébastien Gobert n’a jamais répondu, Céline Bayou et Eric Le Bourhis n’ont pas davantage daigné répondre au mail que je leur ai personnellement adressé le lendemain.
On reconnaît ici plusieurs traits caractéristiques de la censure oligarchique :
*son allure « technocratique », évitant systématiquement le débat de fond pour justifier toutes ses décisions par des critères politiquement neutres, en l’occurrence de technique rédactionnelle, quitte à se contredire explicitement (la dernière version d’un article dont le premier jet était « bien structuré » devient curieusement inappropriée au « support » qu’est Regard sur l’Est) et à faire abstraction de beaucoup de valeurs conventionnelles du monde académique : en l’occurrence, le mauvais élève appelé à soigner son style est un normalien agrégé des lettres de 36 ans, tandis que son censeur, de 10 ans son cadet, ne semble pas avoir tiré grand profit de sa fréquentation de l’hypokhâgne du Lycée Claude Monet… Le Nouvel Ordre Mondial a beau être plus performant que la vieille URSS immobiliste, il partage beaucoup de ses principes, dont celui de la sélection négative.
*sa foi inébranlable en l’impunité des censeurs, qui explique la tactique du silence radio face à toute contradiction explicite : inutile de répondre aux critiques et aux protestations, le tout est d’écarter leur auteur de tout canal médiatique ; les rares lecteurs qu’il pourra rendre témoins de ces propos tenus dans le désert reconnaîtront facilement en lui un « théoricien de la conspiration », c'est-à-dire un paranoïaque, et donc très certainement un nazi. A Regard sur l’Est, c’est Nuremberg tous les jours !


Comment l’oligarchie recrute-t-elle ses censeurs ?

A en croire Eric Le Bourhis (je cite un mail du 11 septembre 2011), à Regard sur l’Est, « les auteurs des articles ne sont pas rémunérés -ni la rédaction d'ailleurs- car nous sommes tous bénévoles » (admirons au passage la logique indéniable du propos, sans doute influencée par le style des gestes lithuaniennes médiévales !).
Et, à vrai dire, rien n’empêche de le croire. En effet, nul besoin de sponsoriser ou de corrompre : compte tenu des structures universitaires reliant actuellement la France à l’Europe orientale, le simple fait que quelqu’un atteigne un niveau même moyen dans la connaissance d’une langue ou d’une société de cette partie du monde implique déjà en soi une forte probabilité d’adhésion aux dogmes atlantistes et néolibéraux du gauchisme moraliste.
Pourquoi ? Reprenons pour illustrer ce propos le bel exemplaire que le hasard nous a livré : avant d’obtenir son master de sciences po’ à Lille et/ou Strasbourg en cotutelle avec l’Université de Wroclaw, Sébastien Gobert est passé par au moins deux filtres importants du réseau globaliste en Europe Centrale : la Central Europe University de Georges Soros, où il a suivi une formation en « nationalism studies » (probablement une sorte de jumeau négatif des « culture studies »…) et « l’Université d’Hiver » de Mitrovica, au Kosovo/Serbie sous occupation militaire atlantiste, où il a suivi une formation de deux semaines en « Diplomacy and Communication » (un intitulé qui se passe, je crois, de commentaires).
Là encore, rien de secret, aucun air de « conspiration » : toutes ces informations sont publiquement disponibles sur la page Facebook de Sébastien Gobert (http://www.facebook.com/profile.php?id=100000749671824&ref=ts), qui n’a effectivement aucune raison de s’en cacher, étant donné que l’énorme majorité des internautes n’associe pas spontanément ces honorables institutions académiques avec leur véritable organisation de tutelle…
Né en 1985 et éduqué dans la France de la loi Fabius-Gayssot, ce même Sébastien Gobert n’a probablement pas conscience du fait qu’en faisant taire des partisans (même fort critiques) du FIDESZ, il exerce la censure : les opinions « extrémistes » ou « qui puent » (pour citer une métaphore récurrente du discours anti-conspiration, typiquement fasciste dans sa structure biologiste) n’ont pas lieu d’être, point barre. Le censeur moderne est très souvent avant tout un excellent auto-censeur – d’où, aussi, son manque de discernement face à « l’ennemi », qu’il a souvent du mal à reconnaître au début, tant son existence est d’emblée niée dans l’univers optimiste construit pour lui par Habermas, Krugman & Co. (à la différence des inquisiteur catholiques, qui souvent étaient de bien meilleurs experts en démoneries que les malheureuses analphabètes qu’ils faisaient brûler...).

Jusqu’à nouvel ordre, ce blog restera donc hélas votre seule source francophone d’information indépendante sur l’Europe Carpatique.

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